J'ai occupé au Parti socialiste vaudois un poste de permanent politique de mars 1988 à décembre 1994. Mon titre était "Secrétaire cantonal", pour bien montrer que je n'avais pas de pouvoir de décision politique comme si j'avais été "Secrétaire général".
Dans les faits, j'étais en réalité le secrétaire politique du PSV, mettant en oeuvre les décisions stratégiques du Bureau du Comité Directeur, lequel Bureau se réunissait tous les jeudis au Secrétariat de la Place Chauderon. Comme j'étais le permanent, je faisais tout le travail de préparation des campages, de rédaction des textes, de préparation de dossiers, etc.
J'étais assisté par une Secrétaire administrative, qui fut d'abord Anne-Lise Franck, épouse divorcée d'un syndicaliste excité, Alain Franck. Il venait régulièrement discuter politique au Secrétariat, et j'avais toujours le sentiment d'avoir en face de moi la marionnette du "Bébête Show" représentant le CGTiste français Krasuki, Krabezuki. C'était un crabe portant casquette et dont toutes les phrases, généralement incompréhensibles, s'achevaient pas l'expression "grève générale".
Anne-Lise avait commencé avec Pierre Aguet et elle était extrêmement fiable. Elle connaissait très bien le parti et m'a beaucoup aidé au début, pour apprendre le fonctionnement de certaines opération cycliques (élection, référendums, etc.).
Anne-Lise a finalement quitté le Secrétariat, vers 1989 08 1990, pour se lancer dans le cirque avec son compagnon de l'époque, Roland, qui était clown. Il a créé le cirque Tip-Top, dans lequel les deux ont mis leur caisse de retraite, et qui fut un chemin de croix de dix-huit mois. Après ce temps, ils durent mettre la clé sous le paillasson et reprendre une vie plus monotone. En 2007, je les ai rencontrés par hasard à Montreux et ils habitent toujours à Agle.
Pour remplacer Anne-Lise, le parti lança une opération qui se voulait exemplaire pour trouver la perle rare. Je fus chargé du premier tri, et nous sommes arrivés à un choix final de trois ou quatre filles. Il y avait parmi elles une fille splendide, une Eurasienne, qui avait toutes les qualifications mais qui m'inquiétait énormément: je reconnais que j'aurais été perturbé de travailler avec une fille aussi belle (mes excuses à la Commission Egalité !).
Il y avait heureusement une autre personnalité attachante, qui avait des atouts qui, pour une postulation au PS, étaient déterminants. Il s'agissait de Sandra Féal, une toute jeune fille de 18 ou 19 ans à l'époque, qui avait la caractéristique tout à fait notable d'être de très petite taille. Elle mesurait, sauf erreur, tout juste 1,20m, mais ne semblait absolument pas vouloir considérer cela comme un handicap. Elle avait bataillé pour faire des études d'employée de commerce, et s'énervait de ne pas réussir à trouver de premier emploi.
Le CD l'engagea d'enthousiasme, et nous n'avons jamais eu à regretter ce choix. Sandra se signala par sa gentillesse, son extrême compétence dans tous les domaines (y compris la comptabilité, où elle suivit les cours de la maîtrise fédérale), son humour et sa disponibilité. Elle était très attachée à la fois au parti et au Pays d'Enhaut, où elle rentrait tous les week-ends et où elle participa à la création d'un festival rock.
C'est d'ailleurs le Pays d'Enhaut qui l'arracha au Parti, puisqu'elle y a trouvé son mari et s'y est réinstallée vers 1996 ou 1997 (le temps passe si vite). J'ai été invité à son mariage et nous y sommes allés avec Catherine et les enfants, qu'elle avait vus naître pour les derniers.
Pour ma part, j'ai poursuivi de 1988 à 1993 mes deux activités, entraîneur et secrétaire cantonal. Engagé d'abord à 40%, le Bureau constata rapidement que j'en faisais plus que cela et me passa à 60% dès 1989. Mais j'étais vraiment surchargé, et Cath m'a dit que, si je ne lâchais pas quelque chose, je n'allais pas voir grandir nos enfants. Après la naissance de Garance, je pris la décision d'arrêter la natation, et finis comme entraîneur du VN en septembre 2003, tout en demeurant Directeur technique jusqu'en 2000.
Mais j'avais, déjà à cette époque, l'intention d'aller voir ailleurs. Des déceptions, dont je parle dans un sous-chapitre, m'ont amené à chercher une nouvelle place à partir de 2001 déjà. J'ai fait au moins une trentaire d'offres, avec une dizaine d'entretiens, mais ce n'est finalement qu'en 2004 que je fus engagé par l'Idheap. Je terminai mon engagement au PSV le 31 décembre 1994, le dernier mois étant à 50% puisque je me mettais dans le bain à Chavannes durant ces 30 jours.