Lors de mon engagement, j'occupe une fonction subalterne rattachée à la personne du Directeur, alors Peter Knoepfel, avec le titre d'adjoint. Peter a déjà une secrétaire très expérimentée qui fait à la fois le travail pour sa chaire et pour l'Institut, mais il a besoin d'étoffer son équipe de direction.
Comme, à l'époque, je venais d'être élu au Grand Conseil, il a été discuté pour savoir si je devais démissionner ou poursuivre cette activité. Le Conseil de fondation a considéré que cela pouvait être bénéfique pour l'Idheap d'avoir un émissaire au parlement cantonal, et j'ai donc été engagé, mais à 90%, pour éviter que d'aucuns puissent considérer que l'Institut se comportait comme un négrier en exigeant de ses employés qu'ils travaillent à plus de 100% !
C'est donc à ce titre que j'arrive à l'Idheap, et les premiers mois sont pour moi essentiellement la découverte du fonctionnement particulier de cette institution. C'était une université avec toutes les caractéristiques, y compris l'égo des professeurs, mais nous étions tout petits, avec juste 5 chaires, et notre budget ne dépendait que partiellement du canton. Nous devions trouver une bonne partie de nos ressourves soit auprès de la Confédération, soit auprès d'entreprises ou de services publics pour lesquels nous effectuions des prestations. Celles-ci donnaient, en contre-partie, la matière aux professeurs pour leur cours.
Après 18 mois de fonctionnement, à l'occasion d'un rapport que je présentais au Conseil de fondation de l'Institut, l'un des membres (le directeur administratif de l'EPFL de l'époque) a fait le constat que mon travail allait en réalité bien au-delà de celui d'un adjoint. Il alors fait la proposition de transformer mon poste et de me nommer Secrétaire général, ce qui a été adopté immédiatement et sans difficulté. J'ai donc entamé ma troisième année avec ce nouveau titre, mais sans que cela ne change fondamentalement le travail que j'avais pris l'habitude d'effectuer.