Journal de campagne 2

Deuxième partie du Journal de campagne. Je suis limité à 120 Kb par rubrique.

 

Samedi 5 mars
C'est en principe le dernier stand du samedi du 1er tour, puisque nous avons décidé de ne pas en faire le dernier samedi. Nous nous retrouvons, Annick et moi, déjà à 8h devant la Grenette pour assurer notre stand. Mais les partis sont moins matinaux et on aurait pu arriver plus tard. J'ai annoncé que je ne pouvais pas rester longtemps car je dois être à Lausanne à 11h pour l'Assemblée des Amis de la cinémathèque, et il n'est pas prévu de parcours en vélo avec les caquolets. Mais il y a toujours autant de monde au stand, ce qui est vraiment encourageant.
Je profite de ma présence au stand pour relire avec délectation la surcharge qui a été apposée sur l'affiche du PDC. Elle était déjà là la semaine dernière, et elle ne dérange apparemment pas les candidats PDC à la Municipalité.
Elle est à coup sûr le fait d'un lettré, puisqu'elle cite Flaubert et dit: "Ce qu'il y a de plus dur, c'est l'aplomb de ces braves gens, leur sécurité dans la bêtise". Cela colle parfaitement avec les deux "chefs d'entreprise" que propose le PDC à l'électeur. Et pourtant, cela concerne de toute évidence Bouvard et Pécuchet, les deux héros dérisoires de Gustave Flaubert. Que voilà une comparaison que j'aurais bien aimé trouver moi-même !


Quelqu'un s'est juste aventuré à tenter d'enlever un coin. Mais comme elle est certainement bien collée, on a laissé le reste du placard, pour éviter d'endommager l'affiche. C'est vrai que ç'aurait été dommage d'endommager ce placard !

Vendredi 4 mars
Depuis midi, je me mets en route pour installer les nouvelles affiches: il y a 4 panneaux simples à installer et un double, qui doit aller devant Saint-Antoine où nous avons prévu de faire une distribution à 17h. J'en profite pour redresser, refixer et réparer des panneaux dans toute la ville. Ensuite, j'amène la table, des tracts et le panneau double devant Saint-Antoine.
Yvan a préparé des thermos de thé, et nous le distribuons ainsi que du blanc et des tracts. Cela ne marche pas très fort, beaucoup de gens ont déjà voté ou ne sont pas de Vevey. Mais ce qui est intéressant, c'est que nous sommes une demi-douzaine pour l'opération. Je dois partir vers 17h45 pour aller à l'Assemblée de La Lyre.

Le soir, en lisant mes mails, je trouve un envoie de Patrick Bertschy, du PLR, qui constate que la plupart des panneaux qui ont été endommagés sont ceux de l'UDC et, plus récemment, du PLR. Il nous prie de poursuivre une campagne morale et de convier nos troupes à ne pas endommager leurs panneaux ! Comme si c'était nous qui donnions des consignes aux casseurs. C'est en tout cas ce qu'il laisse clairement entendre.
Plusieurs partis lui répondent vertement, mais sans chercher à envenimer la polémique. Je lui réponds ce qui suit:
Pour ma part, je reconnais que le constat penche en (dé)faveur de l'UDC, et aussi, ces derniers jours, du PLR. Cela signifie en effet que les personnes qui ont décidé d'intervenir sur les panneaux sont plutôt des gens hostiles à la droite. Mais de là à penser que ce sont les partis de gauche qui ont donné des consignes à leurs militants de détruire les panneaux de leurs adversaires, c'est faire peu de cas de l'échelle des valeurs que nous respectons.
Selon mes contrôles, le PS a perdu un panneau double démantibulé et retrouvé caché dans un passage sous-voie, et deux autres panneaux endommagés apparemment par la circulation. Le fait que nous ayons été relativement épargnés vient certainement du fait que nous avons annoncé que nous obligerions toute personne qui s'attaquerait à nos panneaux à écouter intégralement la lecture par Werner Riesen de sa motion sur le pont de danse à installer au bord du lac.

 

Jeudi 3 mars
Nous apprenons que, comme les investigations montrent qu'il n'y a que 4 cas recensés d'erreur de bulletin de vote, Vevey Libre a retiré son recours préventif. C'est le Préfet qui nous en avertit.

Mercredi 2 mars
Yves Christen fait une conférence à Vibiscum sur le Café du 10 Août. Elle tombe opportunément pour faire parler de Vevey Libre, mais je ne suis pas sûr qu'il ait calculé son coup. Je n'ai pas le temps d'y aller car je dois représenter la Municipalité à l'Assemblée des Samaritains, qui fêtent leurs 100 ans.

Mardi 1er mars
Comme je dois aller chercher Maxence à l'entraînement et que VCP est fermé, je profite de l'occasion pour nager à la Maladaire. Mais cela m'empêche d'aller chercher les affiches, car ils ne pouvaient pas me les faire avant 18h. C'est PAF qui ira les chercher mercredi matin et qui les collera ensuite.

Lundi 28 février
Je porte l'affiche à tirer chez l'imprimeur, et je dois les récupérer mardi soir. PAF pourra donc les coller mercredi et nous en disposerons dès vendredi.
En ce qui concerne les documents de vote, les choses se compliquent encore mais sans aggravation de la situation: une autre erreur est apparue, mais qui ne pénalise pas les candidats. Certains cahiers de la Municipalité ont les certaines feuilles à double ! Selon ce que nous savons, il n'y a que 4 cas connus mais le Préfet nous demande de faire un maximum de publicité afin d'avertir les électeurs. Le Greffe suit l'affaire. Vevey Libre, de son côté, a déposé un recours préventif, pour éviter de se voir dire, comme le PLR il y a une année, qu'il n'a pas respecté le délai de 3 jours dès la faute connue.

Le soir, nous avons une séance de Commission électorale pour régler quelques points des derniers jours, notamment les distributions spéciales prévues le 4 et le 8 mars. Il y a déjà beaucoup de gens qui ont voté et nous ne ferons pas de stand le 12 mars. Mais ces présences les 4, 5 et 8 mars sont également une prévision en vue du second tour.

 

Dimanche 27 février
L'après-midi, je pose quelques panneaux que PAF a bricolés en prenant des fonds d'affiche PS et en y collant les portraits découpés sur nos listes ! Un travail de Romain, avec encore des ajouts pris sur nos tracts et dépliants, mais c'est cohérent. Il en a fait six affiches, sur deux panneaux doubles et deux simples.
Je les pose à des endroits où l'on n'ira pas trop toucher le bricolage, en particulier près de carrefours. Car nous avons également décidé de tirer encore un modèle d'affiche, qui reprend les photos des candidats au Conseil communal avec le slogan "43 candidats ... une équipe". Nous avons eu un petit problème avec les photos, mais c'est Vincent qui a fait le montage et l'affiche est prête. Donc, on n'a pas trop à se préoccuper des affiches de PAF. Dans l'optique du collage de ces ultimes affiches, je récupère le chevalet de notre affiche Patinoire, qui est déchirée et qui n'est plus utile puisque la patinoire aurait été démontée à cette époque.

Samedi 26 février
Nous tenons le stand et nous sommes quatre pour faire des tours avec les vélos et les caquolets. Cela a un impact visuel évident et est apparemment considéré avec sympathie. On remarque surtout que le Syndic et le Municipal n'hésitent pas à se montrer pour leur campagne. On fait à nouveau une petite antenne devant Saint-Antoine.

En fin de matinée, nous allons rencontrer les représentants de l'Association des musulmans du district de Vevey (appellation contrôlée), à la mosquée. Nous nous y rendons les trois candidats à la Municipalité et Karim, qui est musulman et désire venir avec nous. C'est pour nous la première occasion que nous avons de voir les lieux depuis leur aménagement. Les échanges sont très intéressants et nous apprenons des tas de choses sur la vision et les projets de l'Association. C'est même des informations utiles pour la Municipalité quant à sa politique économique et touristique. J'espère que nous leur aurons également paru intéressants.

 

Dans 24 Heures du jour, comme on s'y attendait, une grande photo-légende sur la remise de la pétition contre l'abattage des arbres de la gare. Avec un texte qui laisse entendre que, dorénavant, les arbres sont sauvés ! Mais Marcel et moi avons l'air si pleins de sympathie pour les généreux récolteurs de signatures que je ne sais pas ce que les lecteurs tireront de cet article. Le contenu en est pour le moins confus sur le plan de l'information !

 

Vendredi 25 février
Inauguration d'Apollo, la structure qui doit s'occuper des personnes menacées d'expulsion. Ce n'est pas planifié comme une opération de campagne, mais cela ne peut pas faire de mal. Il y a Pierre-Yves Maillard qui est présent, et les journalistes n'ont pas pu faire autrement que de venir.

Ce même jour paraît Vigousse, qui remet une allusion sur le candidat PLR ancien membre d'une secte. Ce qui est curieux, c'est que celui-ci est censé avoir déposé plainte et qu'on n'en voit pas les effets. Il n'a en tout cas pas demandé de mesures provisionnelles. Et le plus curieux, c'est naturellement que 24 Heures n'ait pas dit un mot de cette affaire. Il est bien évident que, si c'était la majorité en place qui comptait un ancien disciple d'une secte condamnée comme dangereuse et escroqueuse, notre ami journaliste se ferait un devoir d'informer la population en toute impartialité...

 

Jeudi 24 février
Durant la matinée, nous interrompons quelques minutes la séance de Municipalité pour accueillir les Verts, qui viennent nous remettre les signatures de leur pétition contre l'abattage des arbres devant la gare. C'est une opération purement électoraliste, qu'ils ont planifiée pour donner l'impression qu'ils existent. Ils ont fait venir une photographe de 24 Heures, et c'est évident que ce sera un sujet qui apparaîtra dans le journal !

Nous apprenons en Municipalité qu'il y a eu un problème avec l'imprimeur, qui fait que certains cahier de la Municipalité ont deux fois la couverture et pas le feuillet Vevey Libre. Il semble qu'il n'y ait que très peu de cas et nous laissons le Greffe mener l'enquête, après avoir averti le Préfet. Comme il y a une année avec l'erreur du canton pour les bulletins de vote sur le taux d'imposition, nous sommes victimes d'une faute d'un professionnel...

 

Le soir, au Conseil, le scénario de fin janvier se répète à peu près, avec une dizaine d'interventions, postulats et interpellations. Et il y a un sujet chaud, la motion Bertschy sur la pose de caméras de vidéo-surveillance. Le débat est ce qu'on peut en attendre, mais les fronts ne sont pas aussi exacerbés que je le pensais. La droite laisse entendre qu'elle désire un rapport d'intention de la Municipalité, qui a tout loisir de débattre avec Sécurité Riviera de l'opportunité de mettre des caméras aux endroits que la motion prévoyait ou d'envisager d'autres mesures. Cela calme un peu la discussion, que le Conseil n'a pas voulu interrompre puisqu'il a refusé une motion d'ordre dans ce sens.
Le vote final est pour la prise en considération, par 38 voix contre 31 (il manquait beaucoup de monde à gauche), avec l'abstention de certains centristes. La manière dont le sujet est traité par 24 Heures est finalement équilibrée, il n'y a cette fois pas volonté de mettre de l'huile sur le feu.

 

Mercredi 23 février
Nous avons décidé d'organiser une distribution de tracts et de croissants le matin à la gare. Marcel et moi allons chercher les croissants à 6h20. A la gare, nous sommes trois à 6h30, et d'autres nous rejoignent un peu plus tard. Finalement, nous sommes sept à distribuer, en trois groupes. Il fait froid et les porteurs des plateaux se gèlent les mains. Mais, comme on a fini vers 7h30, on va tous boire un café au Buffet-Express. C'est une opération sympa, les gens aiment bien recevoir un croissant le matin en prenant le train.

Mardi 22 février
C'est le troisième point fort de la campagne, le débat sur La Télé, réservé aux candidats à la Municipalité. Il n'y a donc pas Alternatives, qui n'a pas de candidat, mais Berney est présent dans le public et aura la possibilité de s'exprimer deux fois, alors que Luccarini, le Décroissant, est excusé pour cause de maladie.
Le débat est divisé en trois partie: bilan, réponses à des questions d'habitants filmées auparavant, projets et propositions. Le PS a décidé d'utiliser au maximum la possibilité de faire des changements, et nous nous sommes répartis: moi le bilan, Marcel les questions, Annick les projets. Cela fait passer tout le monde, mais l'inconvénient c'est qu'on nous voit peu individuellement, au total.
La discussion est corsetée et dictée surtout par les multiples interventions extérieures. Il y a peu de véritable débat, c'est plutôt un système qui s'apparente à un tribunal, surtout pour une majorité en place. Toutes les questions et propositions émanant des interviews sont automatiquement considérées comme une accusation ou un exigence d'éclaircissement du bilan. Et comme les gens à qui on a demandé de s'exprimer devant la caméra n'ont apparemment qu'une connaissance très limitée de la vie à Vevey (!), c'est un peu un jeu de massacre auquel j'aurais bien aimé pouvoir participer pour défendre notre bilan. A mon sens, Marcel a été trop sur la défensive, alors qu'Annick hésite à affirmer les choses pour éviter de froisser les interlocuteurs.
En réalité, ce qu'il aurait fallu oser affirmer c'est que la plupart des reproches exprimés dans ces interviews viennent principalement du manque d'information, comme a tenté de l'évoquer avec de grandes précautions Annick. Des jeunes qui disent qu'il n'y a qu'un seul endroit pour eux à Vevey, des trentenaires qui disent qu'il n'y a pas d'endroit pour les jeunes adultes, des retraités qui disent qu'il n'y a pas d'animation pour le 3ème âge... on croit rêver ! Quand je pense à la multitude de salles de spectacles, de locaux de répétition, de piano-bar, de boîtes à musique, de lieux branchés, de cours pour les aînés et d'animation en journée et en soirée, on ne peut qu'en déduire que les médias ne font pas leur boulot d'information. Il y a même une Américaine qui a demandé qu'il y ait plus de culture et de galeries d'art... Elle ne sait donc pas qu'il y a 16 galeries d'art à Vevey, ce qui est énorme pour une ville de 18'500 habitants, sans compter 5 théâtres, 5 salles de cinéma, 6 musées et une foule de lieux historiques.
On peut dire également que les médias sont à la traîne dans leur devoir d'explication quand on voit les deux journalistes de 24 Heures continuer à désinformer à propos du carrefour de la gare. Ils n'ont visiblement pas compris, ou voulu comprendre, ce qu'a mis en place la Municipalité menée par Yves Christen à l'époque. Le système du double rond-point régulé par des feux extérieurs à l'est, l'ouest et au nord n'est pas encore entré dans leur cervelle, et ils continuent à parler de bouchons alors qu'il s'agit de régulation normale. D'aucuns aimeraient pouvoir traverser sans avoir à s'arrêter, sans se poser la question de l'espace que cela nécessiterait... Mais comme nous sommes en période électorale, je pense que ce n'est pas le moment pour espérer faire comprendre des choses un peu complexes aux gens.
En ce qui concerne les candidats, je considère que les socialistes n'ont pas démérité, mais sans plus car notre position était surtout la défensive. Même chose pour Vevey Libre, mais le nouveau n'a vraiment pas été convainquant. La Verte a paru très didactique, et ses propositions arrivent souvent comme la grêle après la vendange, tout est déjà fait ou entamé. A droite, l'UDC se caricature lui-même, mais peut-être qu'il y a des gens qui aiment ça. Il a atteint le sommet du grotesque lorsqu'il a cherché à sortir de son rôle habituel de bonnet de nuit pour demander à la Municipalité plus d'animation nocturnes et des possibilités de danser sur la Place du Marché ! Je pense qu'il faudra danser avec des écouteurs et des chaussons en feutre pour ne pas déranger les voisins. Les deux PLR ont été très discrets, se donnant une attitude d'homme de gouvernement.
Et le champion PDC a joué son cirque habituel, ce qui lui a presque donné un rôle prépondérant. Interrompant les journalistes et certains de ses contradicteurs, il a été assez bon. Et comme c'est un cabot, il a senti lorsque ses interventions faisaient rire, et il en a rajouté. Mais, comme il ne sait pas non plus reconnaître la limite, il en a trop fait à la fin et a commencé à agacer tout le monde.

Lundi 21 février
Le soir, avant la séance de Groupe, nous avons une séance d'information pour tous les candidats, donnée par Eric. Il s'agit d'expliquer le mode de scrutin et les possibilités de vote, afin qu'eux au moins puissent expliquer les subtilités de la technique... Beaucoup de monde, c'est sympa dans l'optique du futur Groupe.

Samedi-Dimanche 19/20 février
Samedi après-midi, je suis arbitre au Meeting-test à VCP. Garance arrive en annonçant à tout le monde que c'est mon anniversaire et j'ai droit à une petite chanson et des félicitations... J'ai reçu aussi plusieurs SMS de bon anniversaire, y compris de candidats d'autres listes et d'autres communes.
Le soir, Cath et moi allons manger ensemble, juste les deux, ce qui n'est pas courant. Un intermède bienvenu à la fois dans la campagne pour moi et dans le stress de son boulot pour Cath.
Le dimanche, journée de repos. Mais je reçois un mail de ma soeur. Elle m'annonce en particulier quelque chose de renversant: elle a regardé l'intégralité du débat pour la Municipalité passé sur Citoyenne TV. Elle l'a regardé sur le site Vevey.ch, et l'a trouvé très intéressant. C'est déjà encourageant, d'autant plus qu'elle porte un regard assez aiguisé sur les candidats et a bien senti les intérêts des uns et des autres, malgré le fait qu'elle ne connaisse absolument rien de la politique veveysanne.
La seule chose inquiétante, c'est son jugement sur le candidat PDC, qu'elle a trouvé... "drôle et charmant"... Elle a cru que c'était du second degré !

Samedi 19 février 2011
C'est mon anniversaire ! Je vais éviter de l'évoquer car j'ai une journée chargée.
L'installation du stand devient une course contre la montre. J'arrive devant la Grenette à 8h et il n'y a déjà presque plus de place. Je laisse mon vélo pour réserver l'espace, puis je file en vitesse au local chercher le matériel. Je n'ai pas le temps d'attendre les autres et je fais moi-même le chargement du tout et ramène le tout à la Grenette. On installe le tout aussi vite que possible, bien obligés de se caser du côté de l'UDC. "Heureusement" que le PDC finit par se pointer et demande à pouvoir se glisser entre PS et UDC: le voisinage est moins compromettant !
Nous sommes nombreux sur le stand, alors on décide de faire à nouveau une antenne devant Saint-Antoine. Nous partons à cinq avec les vélos et les caquolets pour faire un petit tour qui nous amène à la Place de la Gare. Nous y laissons Annick et Vera pour faire une distribution et Marcel, Eric et moi continuons la visite en ville. On commence devant la Coop pour faire une distribution, ce qui nous permet de toucher un autre public que devant Manor ou au Marché. C'est marrant de voir que les gens ont des habitudes de consommation: on va soit à Manor, soit à Migros, soit à Coop. Le seul point commun de ces trois catégories est le marché, ce qui montre bien qu'il est vraiment indispensable d'y être présent si on veut toucher toute la population. 

Un épisode marrant se produit en fin de matinée, alors que nous sommes tous revenus au stand de la Place du Marché. Nous avons appris que Vigousse a remis la compresse et consacre à nouveau une page entière au candidat PLR qui était le second de la secte de Jean-Michel Cravanzzola dans les années 70. Il vient en parler avec nous au stand et nous annonce qu'il a décidé de déposer plainte. Je lui précise que ce n'est pas moi qui ai "sollicité" un tel article, vu que j'ai appris que le PLR croit que c'est Jérôme ou moi, et il l'admet.
Comme seul Serge a lu l'article car il est abonné, Charly décide d'aller en acheter un au kiosque du Bois d'Amour. Il revient en disant qu'il n'y en a plus car une jeune femme a acheté tous les exemplaires dans la matinée. Elle a expliqué qu'elle était concernée par un article et qu'elle ne voulait pas qu'on puisse lire cette saleté. Charly a demandé si la jeune femme en question avait les cheveux coupés tout court et la kiosquière l'a confirmé. On sait donc qui a acheté tous les exemplaires de Vigousse ! C'est sympa pour le PLR et la famille du candidat en question de soutenir ainsi un petit journal satirique qui n'a pas beaucoup de moyens...
Charly décide d'aller à l'autre kiosque, à l'est de la place, et je l'accompagne car je veux acheter Charlie Hebdo (je n'aime guère Barrigue, le créateur de Vigousse). Il y trouve heureusement Vigousse - sans doute que la demoiselle n'avait plus de monnaie ! Il en achète deux exemplaires pour pouvoir en laisser un au stand. Mais avec tout ça je n'ai toujours pas vu cet article.
En lisant plus tard Le Courrier, je constate que cette affaire pourrait s'infecter rapidement. En effet, le journal publie - et c'est certainement publié conjointement dans La Liberté également - un premier article reprenant la matière évoquée par Vigousse. Il annonce également que le candidat PLR a déposé plainte. On peut penser que 24 Heures sera obligé de se départir de sa neutralité bienveillante et ne pourra pas faire autrement que reprendre l'information. A mon sens, Monsieur C. aurait mieux fait de ne pas réagir car il ne pourra pas rattraper le terrain avant les élections et toute sa liste va en souffrir. Mais je ne suis pas là pour donner des leçons de stratégie à la droite...

 

Vendredi 18 février 2011
Le Secrétariat du PSV me confirme que les dépliants (11'700 exemplaires) sont livrés directement dans mon garage. Je renonce à aller nager pour faire la distribution aux porteurs durant la journée. C'est moins stressant que le Programme car c'est plus léger, tout est conditionné en paquets de 300 exemplaires et en carton de 300. Cela me prend quand même trois bonnes heures, et je suis complètement cuit à la fin. Je fais encore la distribution de mon propre quartier et je profite d'une soirée tranquille pour récupérer.

Jeudi 17 février 2011
La Municipalité fait sa conférence de presse habituelle sur la matière du Conseil de la semaine prochaine. Il y a beaucoup d'objets électoraux qui ont été déposés la dernière séance. A la fin, le journaliste de 24H nous annonce que c'est lui qui a fait le sujet introductif du débat prévu à La Télé le 22 février. Et il nous avertit qu'il ne va pas nous faire plaisir. Le contraire nous aurait étonnés...

Nous avions l'idée de rencontrer les communautés étrangères, et certains de nos membres qui en font partie ont eu l'idée d'organiser une séance unique à laquelle tous les électeurs étrangers étaient conviés. Il faut reconnaître que c'était une bonne idée mais qu'elle a eu le succès qu'on pouvait imaginer... Il y a eu 2-3 personnes qui sont venues au Circolo italiano par curiosité et l'on a pu discuter de manière approfondie sur la manière de voter, de remplir les listes, etc. Mais l'impact n'a pas dépassé l'invitation qui avait été envoyée très largement, espérons que les documents auront été conservés.

 

Après, nous avons une séance du Comité du PS Riviera, qui est un bon moment pour discuter de la manière dont la campagne se déroule dans les quatre sections: Montreux, La Tour-de-Peilz, Vevey, Pays-d'Enhaut. Dans cette dernière section, en particulier, on se rend compte que c'est un autre monde, surtout si l'on tient compte du résultat de la dernière votation sur l'initiative à propos des armes !
On commence également à préparer les élections fédérales, où nous devrons désigner nos candidats avant l'été, et même les élections cantonales, en mars 2012. 

 

Mercredi 16 février 2011
On continue à installer nos nouveaux panneaux thématiques, qui portent chacun un double slogan traitant de toute la matière que nous avons dans notre programme général. Elles sont très visible, avec un socle rouge et une partie texte très lisible, le texte en noir sur fond blanc. Le seul bémol, c'est qu'il y a une photo en arrière-fond qui illustre le thème, mais ces images sont très claires et il faut être près pour les remarquer.
Le PLR continue à étaler ses moyens financiers en installant des présentoirs à quatre faces sur lesquels leurs candidats au Conseil sont présentés en pied et en pleine action. Il faut reconnaître que l'idée est bonne, mais cela continue à prendre beaucoup plus de place que les simples chevalets F4 qu'utilisent tous les autres partis.

Mardi 15 février 2011
Arnaud m'apporte 500 dépliants Conseil au Grand-Conseil, si bien qu'on en aura un petit stock si l'on fait des actions dans la semaine. Le soir, séance de la ComElec pour déterminer d'éventuelles actions supplémentaires, ainsi que pour préparer le débat de La Télé le 22 février prochain.

Lundi 14 février 2011
Comme c'est la Saint-Valentin, le PSV en profite pour proposer une action aux sections. C'est la distribution d'un papillon en forme de coeur, avec un coeur en chocolat collé dessus, qui doit servir à recruter des membres plus qu'à faire voter les gens. La section de Vevey met sur pied une distribution à la gare de 6h30 à 8h. Je passe en vitesse à 6h30 faire une photo mais je ne peux pas rester car j'ai une séance entre UCV et Conseil d'Etat à 7h sur la CGN.


Pierre Butty et Annick Vuarnoz ont été les premiers à la gare à 6h30 pour distribuer les tracts "Saint-Valentin". Le petit chocolat joint au tract a fait plaisir à tout le monde.

Après cette séance, comme j'en ai une autre l'après-midi, je reste à Lausanne. J'aimerais profiter pour prendre les 12'000 dépliants du Conseil. Mais, en passant au Secrétariat du PSV, j'apprends que le matériel n'est pas prêt car le papier n'est pas sec ! Je m'arrange avec Arnaud pour que la livraison définitive soit faite chez moi vendredi matin, et je ferai la distribution aux porteurs dans la journée. J'en recevrai 500 demain au Grand Conseil en avance.

24Heures du lundi ne présente pas les résultats des votations par commune, contrairement à son habitude, et ne fait donc pas de commentaire sur le fait que Vevey est la 2e ville du canton pour le taux de OUI, derrière les 68% de Lausanne.
Par contre, le journal a de quoi consacrer la moitié de la page Riviera-Chablais au fait que Jacques Décosterd, le candidat PLR, est le "mystérieux Pâté Froid" qui tenait depuis deux ans un blog sur Vevey. Comme je ne suis pas amateur de blogs, je n'y suis jamais allé, mais j'ai vaguement entendu ce qui s'y trouvait
De la même manière que j'écris ces lignes sans aucune volonté que des personnes ne viennent les lire, je considère que c'est le droit de chacun d'écrire ce qu'il veut sans que le reste du monde ne soit tenu d'en prendre connaissance.
Il semble toutefois que Paté Froid était parfois piquant contre des congénères PLR. Le journaliste affecte de croire qu'il va en souffrir, pour ne pas trop laisser voir qu'il a en fait offert une superbe vitrine à un candidat. Il n'est pas certain que les autres candidats PLR en soient parfaitement heureux...

Dimanche 13 février 2011
La votation sur le danger des armes est décevant au niveau national, puisque l'initiative est rejetée tant par le peuple que par les cantons. Mais plusieurs cantons l'acceptent, dont Vaud.
Je descends à 12h45 à l'Hôtel-de-Ville et j'arrive au moment où l'équipe a terminé son travail. Le résultat est très positif pour les socialistes, puisque la population veveysanne a voté à 66% pour l'initiative, environ 2550 oui contre 1290 non. Comme la droite unanime s'opposait à l'initiative, on peut en tout cas dire que PLR, PDC et UDC ne représentent pas les votants veveysans ! J'espère que les électeurs s'en souviendront le 13 mars.
Comme j'ai constaté la veille que notre panneau double qui se trouvait vers le parking à vélos devant la gare a été cassé et caché dans le passage sous-voie est, je le prends à la maison pour le réparer. J'en fais deux panneaux simples, que je vais poser l'un au passage piétons gare-poste et l'autre devant le collège de Charmontey.

Samedi 12 février 2011
La section tient le stand et utilise les caquolets, mais je n'y participe pas. Je dois suivre un cours de répétition de mon titre de juge-arbitre A de natation à Lausanne.

Jeudi 10 février 2011
Comme nous n'avons pas les dépliants Conseil pour samedi, je fais en vitesse un tract A4-5 pour les candidats à la Municipalité. Nous en aurons mille exemplaires à distribuer, cela accompagnera bien les roses. Je trouve qu'il a de la gueule et qu'on peut être fier des candidats socialistes dans leur diversité. Les candidats PLR ont, par contre, choisi d'apparaître dans une apparence sombre et identique, ce qui leur a valu, sur leur panneau à la Place de l'Hôtel-de-Ville, un petit écriteau indiquant "chemises noires !?".
D'autres affiches sont endommagées, du PLR un peu, mais surtout celles de l'UDC. Le pauvre candidat a vu tous ses panneaux déchirés, jetés au lac et même brûlés (un sur la place de la Gare). C'est inhabituel, car d'habitude, lorsqu'il y a du vandalisme, il est la plupart du temps répartis sur tous les partis.
Ce qui est également curieux, c'est qu'il y a visiblement quelqu'un qui a un compte personnel à régler avec le candidat PLR médecin. Il est affublé dans toute la ville de qualificatifs dépréciatifs (connard, judas) et orné de dents de vampires le plus souvent. Un client insatisfait ???

Mercredi 9 février 2011
Deuxième grand rendez-vous médiatique des élections: les deux débats en direct sur Citoyenne TV, la chaîne de service de la Ville de Vevey. Cela se passe à SwissMedia, dans les studios de Mediaprofil, sous la direction de l'ancien journaliste d'ICI-TV Xavier Borgeaud. Les choses sont parfaitement organisées et tous les candidats sont présents, tant pour les deux débats d'une demi-heure pour le Conseil communal que pour le grand débat d'une heure pour la Municipalité.
A la cafétéria, deux écrans sont installés et il y a en permanence une cinquantaine de personnes qui suivent les événements, donc la soirée est une réussite. Le seul petit bémol est une journaliste de la TSR qui fait un sujet sur ces nouvelles télés locales. On ne sait pas si c'est pour descendre en flammes La Télé ou pour revenir sur le syndrome "Télé-Brélaz", un buzz qu'a réussi à lancer Le Courrier en accusant les municipalités de faire financer par les contribuables leur auto-promotion ! Selon les questions de la journaliste, je constate immédiatement que l'objectif du reportage est effectivement de salir les pouvoirs publics en les faisant passer pour des potentats accrochés au pouvoir et prêts à toutes les désinformations pour convaincre les électeurs. J'oriente mes réponses sur le fait que ces dépenses ont toutes été avalisées par l'ensemble des partis du Conseil communal, que tous les candidats ont accepté de participer aux événements et en sont même enchantés, et que la plus absolue équité est garantie à tous les partis et candidats. Le second angle d'attaque de la journaliste est alors un assaut purement corporatiste, consistant à accuser les pouvoirs locaux de chercher à présenter la chaîne comme une véritable télévision. C'est le même argument que le journaliste du Courrier, à savoir que les autorités trompent les téléspectateurs en leur faisant croire qu'il s'agit d'une télévision indépendante alors qu'elle est inféodée au pouvoir, n'a pas une rédaction indépendante. Comme en Egypte...! Comme cela commence à m'énerver, je réplique à la demoiselle que je vois clair dans son jeu et que je considère que les Municipalités n'ont pas de leçons à recevoir de médias qui ont renoncé à toute déontologie et que des autorités politiques - Conseil et Municipalité - élues par le peuple ont mille fois plus de légitimité démocratique que n'importe quel rédacteur-en-chef. Même en écrivant cela trois jours plus tard, cela me refout en boule !

Les débats eux-mêmes se sont déroulés partiellement pendant mon "interview" (je ne sais pas comment un vrai journaliste appellerait cette tentative de manipulation médiatique) et leur contenu est intéressant. Pour le Conseil, les représentants socialistes se comportent extrêmement bien. Au premier débat, sur le logement et l'urbanisme, Pierre est brillant et pertinent, voire cinglant. Au second, sur les finances et la qualité de vie, Grégory n'hésite pas à rétablir la vérité face à un mensonge de droite et se défend très bien sur la culture, malgré un petit cafouillage. Les deux débats sont intéressants et de bon niveau, avec du respect entre les participants.
Le débat de la Municipalité, avec 14 candidats, permet de découvrir les moins connus, la Verte, le Décroissant et (un peu) l'Indépendant (on le connaît déjà puisqu'il est démissionnaire de Vevey Libre). Le débat est également bien structuré par Borgeaud, avec des thèmes qui sont un peu différents de ceux des candidats au Conseil. La droite s'accroche à une ou deux propositions très concrètes dont elle espère qu'elle motivera les électeurs malgré l'absence complète de réalisme dans ces projets (coût du double parking pour l'utilisateur, impossibilité de décider de créer une HES au niveau communal). L'un des PLR tente d'introduire en douce un thème non prévu dans le débat mais fait chou blanc. Les affirmations financières de la droite sont plutôt mollachonnes, et je peux corriger un bobard sorti par l'UDC, mais je n'ai pas l'occasion de faire de même avec un deuxième du même acabit.
Marcel s'accroche aux domaines qu'il maîtrise bien, je joue ma partition surtout dans le domaine financier, où PDC et PLR me donne un satisfecit sur la manière dont les finances communales ont été gérées. Annick a une partition plus difficile à jouer, car elle est nouvelle et doit montrer qu'elle maîtrise les dossiers. Les questions qui lui sont posées sont trop générales pour qu'elle puisse vraiement aborder un thème précis, mais elle montre qu'elle s'y connaît sur la formation. Elle ne peut pas intervenir sur demande sur 2-3 autres sujets où elle voulait s'exprimer, si bien qu'elle aura surtout pu se faire entendre sur sa vision de la politique et de la relation avec les électeurs. C'est aussi important, mais cela n'aide pas à faire comprendre qu'elle est très compétente et capable de saisir les enjeux de défis nouveaux.

A peu près tous les candidats ont joué leur rôle correctement. Un spectateur radical de la cafétéria me dira même plus tard que le débat n'a pas été assez incisif. C'est effectivement vrai, je n'ai jamais eu le sentiment d'être vraiment attaqué, et les autres guère plus. Il me semble qu'une telle situation est en fait assez favorable aux sortants, donc je n'ai pas à m'en plaindre.
Il y a quand même des perdants, selon moi. L'UDC, dont l'accent alémanique à couper au couteau conforte l'image déplorable qu'il véhicule (à tort, je le reconnais) parmi beaucoup de jeunes Veveysans. De plus, il est le seul à lire des textes, ce qui fait un effet désastreux par rapport à tous les autres candidats. Un autre qui a fait une grosse maladresse, c'est le second Vevey Libre, qui s'est laissé emporter, comme d'habitude, par sa manie d'affirmer des vérités d'évidence comme si c'était des découvertes et qui ne comprend pas l'impact que peuvent avoir certains de ses mots ou de ses attitudes.
Mais les grands vainqueurs du jeu de massacre, ce sont les deux candidats PDC, qui remportent la palme du ridicule. L'un d'eux n'a pas compris les rares questions auxquelles il s'est risqué à répondre et a bafouillé plus qu'il n'a parlé. Le chef, pour sa part, a tenté de camper un parti démocrate-chrétien responsable et soucieux de la famille mais a surtout montré qu'il menait une campagne personnelle, même contre son co-listier, dans des intentions peu claires.
Tous les spectateurs de la cafétéria, de gauche comme de droite, les ont comparés aux deux vieux cons du Muppet Show, qui commentent les événements qui se déroulent sous leurs yeux sans vraiment les comprendre.

Lundi 7 février 2011
Comme nos trois autres caquolets sont d'assez petites tailles, je regarde avec l'imprimeur s'il est possible de faire nos mêmes affiches dans un format réduit. Cela ne pose pas de problème et il me dit que je peux les avoir en un jour. C'est vraiment la grande nouveauté de la campagne de cette année: pouvoir imprimer des affiches à la demande, en petite ou en grande série, avec des thèmes multiples, et tout cela pour le quart du prix qu'on payait il y a 5 ans. Cela nous facilite beaucoup la tâche, et c'est ce qui nous permet de poser des affiches qui portent réellement des thèmes électoraux de notre programme. On n'est pas obligé d'avoir un texte bateau pour l'affiche destinée à promouvoir nos candidats au Conseil.
Cette opération se poursuit comme prévu, avec la mise en place progressive des affiches thématiques. PAF colle à tour de bras et les poseurs prennent les panneaux dès qu'ils sont secs. On devrait finir d'ici mi-février.

Par contre, en ce qui concerne le dépliant des candidats au Conseil, qui est réalisé et imprimé à Lausanne sous l'égide du PSV, cela va moins vite. L'agence qui le réalise fait un travail correct, mais il y a malgré tout pas mal de petites corrections que j'ai dû apporter vendredi et que j'espérais voir intégrées dans la version finale. Mais, lorsque je reçois le bon-à-tirer lundi, il y a encore une mention qui manque. Je dois la faire corriger, et le résultat est que notre dépliant ne peut pas être imprimé dans le premier wagon. Il ne sera donc disponible que lundi 14 février, et que nous ne l'aurons donc pas pour le stand du 12. Heureusement que nous avons déjà le Programme, les affiches, les ballons, les roses et les caquolets.

 

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