[je désirais faire le point sur cette affaire qui m'occupe depuis deux ans, mais mon long texte en-dessous a été perdu en grande partie par une erreur de sauvegarde. Il sera complété ultérieurement, mais je mets déjà ma réaction d'aujourd'hui]
Effet d'annonce début octobre 2010
Fin septembre, François Marthaler tente de calmer le jeu et déclare à 24H qu'il s'apprête à faire adopter par le Conseil d'Etat un arrêté de classement pour la flotte Belle-Epoque de la CGN. Il explique qu'il fait ainsi la preuve qu'il ne désire pas la mort de la CGN et de ses bateaux historiques, et que cela devrait permettre aux défenseurs des vieux bateaux d'accepter la création d'une fondation destinée à les recueillir et à les entretenir. Ce qu'il ne précise pas, c'est qu'il n'a pas le premier franc pour assumer le financement de cette fondation, que ce soit la constitution de son capital ou les fonds nécessaires pour la rénovation des bateaux.
Le 1er octobre, le Conseil d'Etat publie un communiqué annonçant qu'il a établi un calendrier des réformes à entreprendre avec la CGN et qu'il va proposer en particulier aux communes une plate-forme de négociation. lire le communiqué
A la suite de ce communiqué, Maurice Decoppet, président de l'ABVL, fait un commentaire général relativement positif, mais j'exprime mon analyse sur ce texte de la manière suivante:
Selon la réponse qu'a faite Marthaler à la question de Stéphane Montangero il y a deux semaines, il faut interpréter le communiqué de la manière suivante:
"Vous avez tort de faire pareillement de bruit, parce que, au fond, le Conseil d'Etat ne veut pas faire disparaître les bateaux Belle Epoque. Par contre, nous allons utiliser la démarche inutile du CE genevois pour étayer notre analyse financière qui nous permet d'affirmer que la CGN est en état de délabrement financier. Comme vous n'avez pas de comptables juristes, votre opinion et même vos analyses n'ont pas de valeur face à la position ainsi définie par le Conseil d'Etat.
Donc, si vous voulez récupérer rapidement vos bateaux actuellement à l'arrêt, vous devez passer obligatoirement par notre manière de voir et donc accepter la création d'une fondation pour la flotte Belle Epoque (c'est "réformer la gouvernance de la CGN"). Cela se traduira par la mise à zéro du capital actuel de la CGN puisque nous vous avons démontré que les "actifs" de cette société n'ont aucune valeur, étant source de coûts et non de profits.
Nous vous convoquerons donc lorsque notre plan de marche sera au point, afin de vous indiquer les étapes suivantes à fixer dans le calendrier: assemblée extraordinaire de la CGN pour accepter la diminution du capital au minimum absolu pour éviter la faillite immédiate; acceptation par les actionnaires actuels de la partition en deux entités; reconnaissance publique par la Direction et l'ABVL de la justesse de l'analyse du Conseil d'Etat; constitution de la Fondation avec apport minimal de l'Etat en cash pour lui permettre de survivre une année au moins, étant entendu que, par la suite, la fondation se financera en facturant à la CGN la location de ses bateaux; recapitalisation de la CGN Transports publics pour en faire une entreprise performante sur les lignes de pendulaires uniquement, toutes les autres prestations étant dorénavant financées directement par les communes bénéficiaires.
Seulement lorsque ces étapes auront été réalisées, nous viendrons devant le Grand Conseil avec des demandes de crédit. Vous avez donc intérêt à ne soulever aucune objection, car à chaque fois vous retarderez de six mois au moins le début des travaux de rénovation du VEVEY. De plus, si vous faites mine de mener campagne au Grand Conseil contre la solution évoquée, le Conseil d'Etat retirera l'EMPD et laissera la situation en l'état, sans aucun crédit pour la rénovation."
Toute autre analyse ne serait que de la naïveté et c'est la raison pour laquelle j'ai dit que je ne désirais plus participer à ces simagrées et ces pseudo-concertations. Le Conseil d'Etat veut faire plier la CGN et tous ceux qui la soutiennent pour imposer sa "gouvernance". Il n'y a pasà négocier avec cette autorité, et il n'y a qu'une stratégie à adopter, c'est l'affrontement. J'ai déjà dit que, selon moi, ce n'est pas le personnel qui devrait faire grève, mais la Direction et l'ensemble de la CGN. On verrait combien de temps peut résister le Conseil d'Etat à la disparition de toute infrastructure de transport lacustre. C'est dommage même qu'on ne puisse pas le faire en pleine période touristique, mais c'est toujours imaginable l'été prochain si on n'a pas avancé.
C'est dommage d'imaginer de faire traîner les choses en longueur parce que cela retarde encore la réparation des bateaux, mais je pense que le Conseil d'Etat va commencer à devenir nerveux à partir de l'été prochain, au moment où l'on commencera à tirer les bilans de l'action des conseillers en vue des àlections de mars 2012...
Pour ma part, en tout cas, je sais que je ne voterai assurûment ni pour Broulis, ni pour Marthaler.
Etat des lieux septembre 2010
La Municipalité de Vevey a mis à son plan des investissements depuis le début des années 2000 (avant donc la majorité de gauche) un montant de Fr. 300'000.- destiné à la rénovation du bateau VEVEY de la CGN. Depuis mon arrivée à la syndicature en juin 2006, j'ai eu plusieurs contacts sympathiques avec les dirigeants et le conseil de la CGN, en particulier pour préciser les modalités futures d'une contribution dans ce but. De plus, en 2007, le bateau VEVEY a fêté son centenaire et nous avons eu l'occasion de parler de son avenir, en particulier de son futur retrait de la circulation à fin 2008 pour restauration. Il était prévu que, vu que la restauration de La SUISSE avait été financée presque entièrement par des fonds privés (Association des bateaux à vapeur du Léman = AVBL), ce soit le canton qui assume la charge de cette rénovation (principe de l'alternance).
J'ai commencé à m'inquiéter à la fin de 2007, lorsque la CGN a écrit aux communes de la Riviera pour lui annoncer que, en raison des restrictions budgétaires imposées par le canton et de la diminution du nombre de ses bateaux en état de naviguer, elle devait réduire le nombre de dessertes en particulier à Vevey. La Municipalité de Vevey s'est donc associée à celles de La Tour-de-Peilz et de Montreux pour protester auprès du Conseil d'Etat à propos de ces restrictions, dont elles subissaient les effets négatifs.
En discutant avec le Conseiller d'Etat François Marthaler de ce sujet, celui-ci m'a appris qu'un décret (Exposé des motifs et projet de décret = EMPD) était quasi-prêt depuis l'été 2007 en vue d'une subvention de 23 millions en faveur de la CGN. Il devait servir à financer la rénovation du VEVEY et du Ville de Genève ainsi que des chantiers navals d'Ouchy.
Comme la direction de la CGN devenait nerveuse car l'EMPD n'arrivait pas et qu'on risquait ainsi de ne pas pouvoir commencer immédiatement la rénovation à fin 2008, j'ai relancé à plusieurs reprises Marthaler. Il m'a d'abord dit qu'il amènerait l'EMPD devant le Conseil d'Etat en juin 2008, puis en automne. Comme je ne voyait rien venir, j'ai commencé à m'énerver, malgré le fait que Marthaler eut répondu, lors d'une intervention au Grand Conseil, qu'il n'y avait plus urgence puisque le Conseil d'Etat avait obtenu de l'Office fédéral de la navigation une prolongation d'une année pour le VEVEY. Il ne faut pas oublier que, pour la CGN, le maitien en exploitation d'un bateau en fin de course se traduit par des frais d'entretien bien supérieurs à la normale.
Malheureusement, le Président et Conseiller d'Etat en charge des finances Pascal Broulis s'opposait au dépôt de cet EMPD en raison des articles constitutionnels concernant le frein à l'endettement. Il exigeait de Marthaler que celui-ci compense ce montant dans le budget de son département, ce qui est totalement impossible en raison de la modicité de ses moyens. François Marthaler m'a alors expliqué que cette attitude était le résultat de l'interprétation faite par Broulis des limites imposées par la Constitution à l'action du Conseil d'Etat. Par contre, ces limitations ne s'imposent pas au Grand Conseil en situation bénéficiaire du canton, et que la solution était donc de passer par
(j'ai perdu mon texte en le rédigeant, je vais devoir le réécrire, j'en ai plein le dos !)