Logement

Il y a quelques années, durant la crise des années 90, la droite se plaignait du déséquilibre de la population veveysanne, les classes défavorisées et moyennes étant largement majoritaires. Elle réclamait la construction de logements susceptibles d'attirer de bons contribuables à Vevey, et personne n'a contesté cette nécessité.
Depuis lors, le rééquilibrage s'est largement opéré, avec notamment l'arrivée sur le marché d'au moins 500 logements destinés en priorité à la classe moyenne supérieure, voire aux gens fortunés (appartements vendus de 800'000 francs à 1 million).

Même si le système fiscal a fait que nous n'avons pas encore vu l'accroissement des recettes versées par ces nouveaux contribuables - ce devrait être fait, au moins partiellement, en 2005 - on doit considérer que le parc immobilier veveysan est aujourd'hui équilibré. Cela s'est fait non seulement par la construction de nouveaux logements neufs, mais également par la sortie progressive des appartement subventionnés de la période de 15 ans de subventionnement. La ville a vu ainsi sa charge passer en 5-6 ans de 600'000 à 350'000 francs environ.

Cela signifie indiscutablement que ce qu'il faut maintenant construire, c'est du logement subventionné et du loyer modéré. Les autres catégories sont servies et le marché se charge de fournir ce qui est nécessaire. L'accent doit maintenant être mis sur le logement pour les classes modestes.
La Municipalité a plusieurs pistes à explorer, qu'elle devra naturellement soumettre ensuite au Conseil communal:
- Acheter des bâtiments ou des terrains: les propriétaires proposent assez souvent leur bien à la Municipalité avant de le mettre en vente. Il suffit que la Municipalité contrôle la valeur du bien proposé et/ou la rentabilité de l'immeuble, pour ne pas être pressé par le temps pour la réalisation d'une projet social. Durant la dernière législature, on aurait pu venir avec 2 ou 3 propositions au moins devant le Conseil.
- Etablir des accords avec des promoteurs: on leur octroierait des droits à bâtir supplémentaires en échange d'une part de logement subventionné. Cette voie n'a jamais été explorée et une telle démarche doit être entreprise par Equipement.
- Solliciter les fonds cantonaux destinés au développement des pôles stratégiques pour racheter des friches industrielles et les affecter au logement social. C'est ce qu'avait voulu faire la Municipalité précédente en rachetant les ACMV, mais la Municipalité de cette législature n'a eu aucune velléité de racheter des entrepôts ou des usines, pourtant en vente depuis des années (quartier des Bosquets, Plan-Dessous).
- Offrir des droits de superficie: les coopératives de logement sont nombreuses et actives à Vevey. Plusieurs sont à la recherche d'immeubles pour investir les fonds amortissant leurs constructions subventionnées. Aucune offre ne leur a été faite, alors que plusieurs immeubles communaux ont été vendus à des privés ces dernières années.

Une Municipalité réellement désireuse de promouvoir le logement social a donc indiscutablement une large marge de manoeuvre pour élaborer des projets dans ce sens, et pourrait convaincre un Conseil qui serait dans les mêmes dispositions d'esprit. Si cela ne se fait pas, c'est évidemment parce que cette volonté n'est pas majoritaire.

Le dernier aspect de cette question de Logement concerne la répartition de l'habitat dans les quartiers. Le Plan directeur de 1997 avait déterminé des affectations spécifiques en la matière pour les différents quartiers. Des clauses qui paraissent être une pure politique d'aménagement du territoire se révèlent finalement source de ségrégation.
En interdisant plus de 1 ou 2 étages sur rez dans le quartier de Charmontey, en maintenant une zone villa à Beauregard, en limitant le CUS à Plan-Dessous, on aboutit à réserver des surfaces constructibles aux privilégiés qui peuvent payer ces exigences. La contrepartie, c'est que l'habitat bon marché est relégué dans les zones sans vue sur le lac, au fond du vallon de la Veveyse, en bordure de la zone industrielle, là où le CUS permet de construire suffisamment d'étages pour se contenter d'un faible revenu locatif.

Il n'y a pas de solution miracle à ce problème, mais il est en tout cas certain que le centre urbain construit devrait au moins, lui, être optimisé et densifié le plus intelligemment possible. Si l'on veut éviter l'exil dans la campagne proche, le mitage du paysage ou la ghettoïsation sous le pont de l'autoroute, il faut laisser les gens modestes venir habiter au centre ville, près des magasins, des lieux d'animation et de loisir, et près du lac.

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