Assurances sociales

Lors de mon entrée en fonction, le 1er janvier 2001, je n'ai pas eu d'objection au fait de reprendre le dicastère de mon prédécesseur Pierre Aguet. Les Services sociaux étaient pourtant un domaine que je ne connaissais pas très bien, mais je me suis dit que, tant qu'à me consacrer à une tâche nouvelle, mieux valait me lancer également dans la découverte d'un domaine nouveau. Mon apprentissage a été combiné par l'intérêt supplémentaire que j'ai apporté à ce type de sujets au Grand Conseil.
Dans cette optique, j'ai été très satisfait d'être désigné comme président de la commission parlementaire qui a étudié en 2003 les 5 lois traitant du nouveau régime social entré en vigueur le 1er janvier 2006, le Revenu d'Insertion (RI). Au rythme d'une dizaine de séances pour plus de 30 heures de débat, les commissaires ont étudié dans tous les détails cette nouvelle législation. En tant que président, j'ai dû connaître à fond cette matière, et j'ai été mis à rude contribution en séance plénière du Grand Conseil lors de la dizaine de sessions qui ont abouti, en novembre 2003, à l'adoption du nouveau RI.

La ville de Vevey, sous l'impulsion d'un chef de service très créatif et membre du PS (Franco Cortolezzis), avait mis en place un certain nombre de mesures complémentaires au filet social tricoté par le canton (aide sociale) et la Confédération (chômage). Mon travail a donc consisté à défendre ce bilan, en particulier lorsque certains avaient le fantasme de supprimer certaines de ses composantes. J'ai également dû rediriger certaines d'entre elles, comme l'aide aux chômeurs ayant charge de famille, qui ne concernait finalement qu'un petit nombre de familles. Dans sa nouvelle version, nous avons pu offrir à toutes les familles bénéficiant de l'aide sociale un appui supplémentaire pour les enfants lors de la rentrée scolaire et à Noël.

En jouant sur la paranoïa sécuritaire inaugurée en mars 2003 par le Syndic, les socialistes de la Municipalité sont parvenus à faire accepter par l'Exécutif d'abord, puis par le conseil communal, toute une série de mesures de prévention: engagement d'une éducatrice de proximité supplémentaire, subventionnement augmenté pour la Villa St-Martin qui accueille des enfants en difficulté sociale, stages d'insertion dans l'administration communale pour les jeunes sans perspectives professionnelles. Le Syndic a cru habile de se rallier à ces mesures utiles, et il a subi l'humiliation de les voir accepter alors que son projet d'engagement de policiers privés était blackboulé !

Pour les mois à venir, le problème principal auquel Vevey se doit de trouver une réponse dans le cadre de ses compétences est l'insertion professionnelle des jeunes. Le Département a d'ores et déjà reconnu comme digne de soutien le projet STOMP, que les Services sociaux pilotent dans l'administration communale. L'adjoint responsable fait le lien avec les structures qui détectent les jeunes susceptibles d'intégrer le projet (Ginkgo, SeMo), détermine les branches où leur offrir un stage, rédige les contrats, suit les stagiaires, et surtout essaie de leur trouver une place d'apprentissage pour la suite.

Les autres domaines de l'aide sociale sont moins à la portée d'une commune. Les normes fixées par le canton s'imposent aux assistants sociaux et aux agents administratifs, y compris les exigences en paperasses et les menaces de sanctions. Vevey y rajoute toutefois des soutiens sous forme de Prestations Complémentaires spécifiques pour les bénéficiaires AVS/AI habitant la ville (plus de 400'000 francs par année), d'un fonds de secours et d'autres aides ponctuelles.

Deux grands défis nous attendent encore, et j'aimerais pouvoir trouver une solution pour les deux. Je suis persuadé que Vevey a les moyens d'avoir une politique active dans ces deux domaines.
1. Le désendettement: les aides sociales ne tiennent pas compte des dettes. Certaines personnes sont dans une telle situation financière qu'elles ne bénéficient que du minimum vital. Chaque franc supplémentaire leur est retiré pour le remboursement de dettes souvent insurmontables.
Des solutions existent pourtant, et un fonds de désendettement de quelques dizaines de milliers de francs permettrait déjà de régler les cas les plus pénibles. Il ne s'agit pas de faire des cadeaux inconsidérés, mais simplement d'avoir un volant de manoeuvre pour désintéresser les créanciers les plus agressifs et négocier des plans de remboursement échelonnés.
Les Services sociaux sont de toute façon déjà en première ligne dans ce domaine puisque nous sommes souvent appelés à financer des loyers en retard ou des dépenses médicales impayées. Mais ce sont les normes de canton, et Vevey n'a pas de marge de manoeuvre.
2. L'insertion économique: trouver une place d'apprentissage, habituer les jeunes déstructurer à un horaire de travail et au respect du cadre professionnel, c'est une des tâches que nous avons entamées. Mais il y a également des pistes à explorer pour permettre à des professionnels formés et/ou aguerris de créer une entreprise. La banque des pauvres, à Lausanne, joue déjà ce rôle et un Veveysan au moins en a déjà profité.
Là aussi, un investissement de départ correspondant à un salaire annuel de policier permettrait de rendre autonomes une dizaine de chômeurs et leur rendrait leur dignité. Sans compter que l'aide sociale pourrait également être sollicitée pour le démarrage d'une nouvelle entreprise née d'un prêt à très bas taux d'intérêt.

Voilà quelques lignes de bilan et quelques pistes d'action pour l'avenir qui éclairent mes intentions en la matière.

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